Présidentielle 2025: Ngoh Ngoh bat campagne pour Paul Biya à Douala

Le Secrétaire général de la présidence de la République, sous le prétexte de l’inauguration du centre de production identitaire de la capitale économique, le 14 mars dernier, en a profité pour recueillir les motions de soutien des différentes communautés et des acteurs sociaux au bénéfice de l’actuel locataire d’Etoudi.

Vendredi 14 mars 2025, Ferdinand Ngoh Ngoh, ministre d’État et Secrétaire général de la présidence de la République, est arrivé à Douala, la capitale économique, pour l’inauguration du Centre de Production des Titres Identitaires de la ville. Mais cette visite officielle a pris une tournure nettement politique, alors que des délégations de plusieurs régions du pays, notamment celles du Centre, Sud, Est, Ouest et Littoral, se sont succédé pour exprimer leur soutien à la candidature du président Paul Biya pour les élections présidentielles d’octobre 2025.

Dès sa descente d’avion, le ministre a été accueilli par de nombreuses personnalités, dont Martin Mbarga Nguélé, Délégué général à la Sûreté nationale, et Samuel Dieudonné Ivaha Diboua, le gouverneur de la région du Littoral. Mais au-delà des formalités protocolaires, ce qui a marqué l’événement, ce sont les multiples déclarations de soutien à Paul Biya, le chef d’État en poste depuis 42 ans.

Dès 17 heures, et ce jusqu’à 2 heures du matin, une série de rencontres avec des représentants de la communauté locale a permis de recueillir des déclarations de soutien aussi variées qu’inattendues. L’enthousiasme était palpable : les ressortissants du Centre, Sud, Est, Ouest, mais aussi ceux du Grand Nord et des régions « anglophones », ont promis une victoire éclatante du président Paul Biya. Ils ont affirmé, sans réserve, leur intention de voter massivement pour lui en octobre prochain. Ces communautés, y compris les déplacés internes du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, lui ont exprimé leur solidarité, soulignant que leur soutien transcende les clivages linguistiques et ethniques.

Les communautés en phase avec le pouvoir, mais…

« Paul Biya, c’est notre champion », ont scandé les délégués de la communauté musulmane de Douala, venue exprimer son soutien sans équivoque. De même, les chefs traditionnels Sawa, qui avaient précédemment salué Paul Biya comme leur « fils adoptif », ont réitéré leur engagement à mener une campagne pour garantir une victoire incontestable en octobre. Un moment particulièrement symbolique a été l’engagement de la communauté Bassa Bati Mpoo du Wouri, qui a promis de faire de 2025 un « moment historique », différent de 2018, où la candidature de Paul Biya avait, selon eux, failli se heurter à des tensions locales.

Les conducteurs de motos-taxis de la ville, conduits par Willy Kengne, leur porte-parole, n’ont pas manqué à l’appel. Ils ont eux aussi souhaité une victoire écrasante de l’actuel président, au prochain scrutin. Cependant, derrière cet « impressionnant » soutien populaire se cache un sentiment d’inquiétude croissant parmi certains observateurs politiques avertis. Pour eux, bien que ces messages semblent provenir de l’ensemble des communautés, il est important de prendre du recul. Nombre de responsables se sont exprimés au nom de leurs familles ou de leurs cercles restreints, et certains estiment que les promesses d’une victoire éclatante ne reflètent qu’une mobilisation partielle, loin d’une adhésion populaire totale.

Au sein de la communauté Sawa, plusieurs voix s’élèvent pour exprimer des réserves sur la gouvernance actuelle. « Nous sommes fatigués de voir des promesses non tenues », faisant ainsi écho à des critiques récurrentes sur la lenteur des infrastructures et la gestion de la crise dite anglophone. « Nous ne pouvons pas continuer de cautionner un système qui ne parvient même pas à finir une route en huit ans », s’est indigné un fils Sawa ayant requis l’anonymat.

À moins de sept mois du scrutin, Ferdinand Ngoh Ngoh ratisse large pour Paul Biya avant même le début officiel de la campagne électorale. En effet, avant l’étape de Douala, Ngoh Ngoh s’est rendu tour à tour dans l’Extrême-Nord et dans le département de la Lekié. Ces deux aires sont des bastions important du Rassemblement démocratique du peuple (Rdpc). L’on se demande désormais quelle sera sa prochaine destination.

H.T

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