Présidentielle 2025: Les curieuses consultations de Ngoh Ngoh
Le secrétaire Général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, a engagé le 1er juillet dernier, une série de rencontres avec les membres du gouvernement et les parlementaires des différentes régions du pays.
Depuis le 1er juillet dernier, le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, consulte les membres du gouvernement et les parlementaires des régions du pays. De l’Extrême- Nord au Sud du pays, tout le monde y passe. De sources officielles, « l’objectif de ces rencontres initiées par Ferdinand Ngoh Ngoh est de définir des stratégies concertées et remobiliser les uns et les autres, en vue d’une victoire éclatante et sans bavure à l’issue du prochain scrutin présidentiel ». « Une élection n’est jamais gagnée à l’avance. Restons sereins, mobilisés et déterminés », a déclaré le SG-PR, à l’ouverture de ces concertations alors qu’il rencontrait les membres du gouvernement et Parlementaires de la Région du Nord. C’était lors de la deuxième journée des consultations politiques engagées au Palais de l’Unité, en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025. A en croire le média public, la Crtv, c’est ainsi que Ferdinand Ngoh Ngoh, « sur très hautes instructions du Président Paul Biya », a engagé une série de rencontres. Ces concertations s’achèvent le 08 juillet. Pour l’heure, personne ne peut dire avec exactitude à quoi rime tout cela.
Mais il faut noter que ces discussions présidées par le SG-PR interviennent non seulement à la veille de la présidentielle à laquelle la candidature de Paul Biya, 43 ans au pouvoir, est une hypothèse majeure, mais aussi, aux lendemains des démissions retentissantes des ministres Issa Tchiroma Bakary et de Bello Bouba Maïgari. Le Rassemblement démocratique du peuple du peuple camerounais (Rdpc), au pouvoir, veut resserrer les rangs pendant qu’il est temps.
En effet, le Président de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), dont la démission de ses fonctions de ministre d’Etat, ministre du Tourisme et des Loisirs, est logiquement attendu, a lui-même annoncé sa candidature à l’élection d’octobre prochain, à l’issue de la réunion du Comité central élargi de son parti tenue le samedi 28 juin au palais des Congrès de Yaoundé.
Cette rupture pour le moins attendue, intervient dans le sillage de celle d’Issa Tchiroma Bakary du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC), qui a, il y a quelques jours, démissionné du gouvernement et annoncé sa candidature. Ces départs successifs de figures politiques influentes originaires du Nord fragilisent les appuis régionaux sur lesquels le RDPC a longtemps pu compter. Bello Bouba Maigari qui lâche Biya et annonce sa candidature pour la présidentielle d’octobre 2025. Cette scission met en évidence une fracture qui semble désormais irréversible entre d’anciens alliés du régime. L’année 2025 s’annonce déjà comme une année explosive sur la scène politique camerounaise. Cette décision de l’UNDP et de son président Bello Bouba Maïgari relance les questions sur une potentielle recomposition du paysage politique et des stratégies d’alliances en vue du scrutin présidentiel. Tous les regards sont désormais tournés vers les implications de ce divorce et les nouvelles dynamiques qu’il engendrera.
Dans ce contexte de turbulences, la question des démissions ministérielles revêt une importance particulière. Jean-Pierre Bekolo, activiste politique et membre de la société civile, a récemment déclaré que « les ministres qui démissionnent ne trahissent pas, ils ouvrent les yeux », alors que le meilleur reste à venir. La valse des démissions est loin de connaitre son épilogue.
Historiquement, les démissions de ministres au Cameroun ont été des événements rares. Jusqu’à présent, seuls six ministres ont osé franchir cette ligne, marquant chaque fois leur époque. Citons Maurice Kamto, Issa Tchiroma, Garga Haman Adji, Titus Edzoa, et Nana Sinkam, sous Biya, auxquels il convient d’adjoindre le cas Adamou Ndam Njoya qui eut l’outrecuidance de démissionner sous le régime d’Ahidjo. Leur départ a toujours résonné comme un acte fort, souvent interprété comme un mélange de conviction personnelle, de rupture avec le système en place, ou de repositionnement stratégique en vue d’échéances futures.
Maixent Fegue

