Loi de finances 2025: Le Parlement examine un budget de 7318 milliards

Le gouvernement a déposé le 30 novembre, un projet de texte qui montrer l’intention d’augmenter le budget de l’Etat de  de 39,6 milliards en valeur absolue et 0,5% en valeur relative.

7317,7 milliards de FCFA. C’est le montant contenu dans le projet de loi de finances 2025 que le gouvernement a soumis au Parlement, le 30 novembre, au titre du budget 2025. En substance, le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2025 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 7317,7 milliards de FCFA contre 7 278,1 FCFÁ milliards en 2024, soit une augmentation de 39,6 milliards en valeur absolue et 0,5% en valeur relative. Le budget général est projeté à 7 250,8 milliards FCFA et celui des Comptes d’Affectation Spéciale (C.A.S) à 66,9 milliards. Le budget général subit ainsi un accroissement de 38,3 milliards (+0,5) par rapport à 2024 où il se situait à 7 212,5 milliards. Quant aux C.A.S, ils enregistrent une légère augmentation de 1,3 milliards (+1,5 %) par rapport à leur niveau de 65,6 milliards en 2024.

S’agissant de la structuration du budget 2025, il convient d’indiquer que les recettes internes et les dons sont projetés à 5 548,1 milliards, en augmentation de 313,1 milliards par rapport à 2024 où elles se situaient à 5 235,0 milliards, soit +6,0 % en valeur relative. Les recettes pétrolières, estimées à 734,8 milliards de FCFA, baissent de 66,8 milliards (8,3 %) entre 2024 et 2025, à cause du recul du prix mondial du baril couplé à la baisse de la parité du dollar et du franc CFA.

Les dépenses budgétaires totales (hors amortissement du principal de la dette) s’élèvent à 5 563,6 milliards de FCFA contre 5 280,3 milliards FCFA en 2024, soit une hausse de 283,3 milliards en valeur absolue et 5,4 % en valeur relative. Ces dépenses représentent 76,7 % du budget de l’Etat et se décomposent comme suit : a) dépenses de personnel (1 586,6 milliards); b) biens et services (1 027,7 milliards); c) transferts et subventions (920,8 milliards); d) intérêts de la dette (378,2 milliards); e) dépenses en capital (1 650,2 milliards).

Au titre de l’exercice 2025, le budget d’investissement public se chiffre à 1 863,1 milliards contre 1 604,1 milliards en 2024, soit une augmentation de 259,0 milliards en valeur absolue et 16,1 % en valeur relative. Le BIP représente ainsi 33,5% des dépenses budgétaires totales en 2025. Les CAS bénéficient en 2025, d’une enveloppe globale de 66,9 milliards, contre 65,6 milliards en 2024.

En ce qui concerne les conditions de son équilibre, le budget de l’exercice 2025 affiche un solde global déficitaire de 107,8 milliards de FCFA contre 137,9 milliards en 2024, traduisant ainsi une diminution du besoin de financement budgétaire de l’ordre de 30,1 milliards. Mais le Gouvernement devra faire face aux autres charges de financement au titre des chapitres ci-après: 1) amortissement de la dette extérieure d’un montant de 729,0 milliards; 2) amortissement de la dette intérieure évaluée à 646,7 milliards; 3) remboursement des crédits TVA d’un montant de 84,0 milliards; 4) restes à payer Trésor/dette non structurée/dette flottante pour 207,5 milliards et enfin; 5) remboursement des correspondants à hauteur de 20,0 milliards.

Au total, le besoin de financement de l’Etat au titre de l’exercice 2025 se chiffre à 1 795,0 milliards contre 2 070,1 milliards en 2024 soit une baisse de 275,1 milliards. Afin de combler ce besoin de financement, le Gouvernement devra recourir aux instruments financiers habituels que sont: i) les tirages extérieurs sur prêts-projets (840,0 milliards); ii) les émissions de titres publics (380,0 milliards); iii) le financement bancaire (220,6 milliards); iv) les appuis budgétaires du PEF (165,0 milliards) et enfin ; v) les financements exceptionnels (189,4 milliards).

Innovations

La principale innovation du projet de loi de finances 2025 porte sur la poursuite du dégrossissement des chapitres communs tel que prescrit par le Chef de l’Etat. Il convient aussi de signaler que la dynamique de baisse des subventions des prix des carburants à la pompe sera renforcée, celles-ci passant de 263 milliards en 2024 à 15 milliards en 2025.

« Au demeurant, l’orientation de la politique budgétaire globale continuera de reposer sur un effort de consolidation de la situation des finances publiques, tout en soutenant la poursuite des objectifs prioritaires de la SND30, ainsi que l’organisation paisible et réussie des élections programmées en 2025. Il sera également question de renforcer la dynamique de croissance économique dont l’impact sur l’amélioration des conditions de vie des populations est indéniable », lit-on dans l’exposé des motifs du gouvernement.

Le même document indique que, le budget de l’exercice 2025 a été préparé dans un contexte marqué par la résilience de l’activité économique mondiale, dont le taux de croissance devrait passer de 3,3 % en 2023 à 3,2 % en 2024 et 2025. Pour ce qui est des autres hypothèses macro-économiques, il y a lieu de relever que le taux de croissance de l’économie camerounaise devrait passer de 3,8 % en 2024 à 4,1% en 2025. Cette heureuse perspective est déterminée par le secteur non pétrolier qui affiche une croissance de 4,3 % en 2025, après des niveaux de 4,1 % en 2024 et 3,6 % en 2023.

En revanche, dans le secteur pétrolier, l’activité va continuer à se contracter, avec une croissance projetée à -1,0 % en 2025 contre une estimation de -2,6 % en 2024, du fait de la baisse de la production pétrolière. L’inflation devrait tout de même poursuivre sa tendance baissière, bien que restant encore au-dessus du seuil de convergence de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) qui est de 3 %. Elle devrait, en effet, se situer à 4 % en 2025 après 5,0 % estimée en 2024.

Maixent Fegue

About Post Author

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
2 + 3 =


Enregistrez vous à notre newsletter