Les médias comme acteurs de la paix : Un appel à l’éthique et à la responsabilité

Il a été lancé par le Pr Daniel Anicet Noah au cours d’un exposé le 23 février à Yaoundé à l’occasion de la célébration du jubilé du monde de communication.
« Comment les médias peuvent-ils être des acteurs de la paix ? » C’est la question centrale qui a guidé l’exposé du Pr Daniel Anicet Noah, tenu le 23 février à Yaoundé, à l’occasion de la célébration du jubilé du monde de communication. Organisé par l’archevêque de Yaoundé, Mgr Jean Mbarga, cet événement a rassemblé des professionnels des médias, des étudiants et des membres de la communauté religieuse, tous désireux d’explorer le potentiel des médias dans la construction d’une société pacifique.
Dans un contexte où les médias sont souvent critiqués pour leur rôle dans la propagation de la violence et des discours de haine, l’exposant a plaidé pour une approche proactive et responsable. Il a mis en avant plusieurs critères essentiels qui peuvent permettre aux journalistes et aux professionnels des médias de devenir de véritables acteurs de paix.
Parmi ces critères, l’indépendance des médias est primordiale. Selon lui, une presse libre et indépendante est la clé pour garantir une information objective et équilibrée, capable de favoriser le dialogue et la compréhension entre les différentes communautés.
Le respect des règles éthiques et déontologiques a également été souligné comme un impératif. Le Pr Anicet a insisté sur le fait que les journalistes doivent s’engager à respecter des normes élevées dans leur travail, en évitant la désinformation et en s’assurant que leurs reportages ne contribuent pas à exacerber les tensions. « Les médias doivent être des vecteurs de vérité et de justice, et non des instruments de division », a-t-il déclaré, appelant à une réflexion profonde sur la responsabilité sociale des journalistes.
Un autre point crucial abordé a été la capacité des médias à optimiser la réconciliation. Dans des sociétés marquées par des conflits, les médias peuvent jouer un rôle clé en facilitant le dialogue entre les parties en conflit. En mettant en avant des histoires de réconciliation et en donnant la parole à ceux qui œuvrent pour la paix, les journalistes peuvent contribuer à changer les narrations négatives qui prévalent souvent dans les reportages sur les conflits.
L’éducation à l’usage des médias a également été mise en avant comme un élément fondamental pour les professionnels eux-mêmes. Il a été souligné l’importance de former les journalistes à l’utilisation responsable des médias, en leur fournissant les outils nécessaires pour naviguer dans un paysage médiatique complexe. Cela inclut la compréhension des impacts de leurs reportages sur la société et la nécessité d’adopter une approche constructive dans leur travail.
L’intégration des bonnes pratiques en matière d’usage des langues officielles a, in fine été évoquée. Daniel Anicet Noah a relevé que la diversité linguistique du Cameroun doit être un atout pour la paix, et non un facteur de division. Les médias ont la responsabilité de promouvoir une communication inclusive qui respecte et valorise toutes les langues et cultures présentes dans le pays.
Outre l’exposé, l’événement a également comporté des moments de recueillement et de spiritualité. Des confessions ont été organisées, permettant aux participants de réfléchir sur leur rôle en tant que communicateurs et acteurs de la paix, tandis qu’une messe pontificale présidée par l’archevêque de Yaoundé a clôturé la journée.
Julien Efila