Dépravation des mœurs : L’Église catholique exorcise le mal

Portant la voix des évêques du Cameroun à l’occasion d’une réunion du comité permanent des secrétaires à l’éducation catholique, tenue le 21 février à Yaoundé, Mgr Paul Nyaga est monté au créneau pour dénoncer des dérives morales de plus en plus persistantes.
« On a franchi la ligne rouge. » C’est par ces mots que Mgr Paul Nyaga, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), a exprimé son indignation face aux dérives morales des jeunes à l’occasion de la réunion du comité permanent des secrétaires à l’éducation catholique, tenue le 21 février à Yaoundé.
« Alors que nous célébrons le mois de la jeunesse, où les jeunes sont présentés comme le fer de lance de la nation, comment ne pas décrier ces phénomènes de dépravation des mœurs qui gangrènent notre société ? » a déclaré le prélat de sa Sainteté, visiblement préoccupé par la situation actuelle. Il a mis en lumière un cocktail explosif de comportements inquiétants chez les jeunes parmi lesquels : les violences physiques, les intimidations, la consommation d’alcool et de drogues, ainsi que la précocité sexuelle.
Le secrétaire général a évoqué des incidents troublants, notamment des « partouzes » organisées par des élèves dans des domiciles privés et parfois même au sein des établissements scolaires ». Ces comportements, selon lui, sont le résultat d’une perte des valeurs chrétiennes et d’une influence néfaste des médias, où les programmes diffusés par certaines chaînes de télévision et les comportements déviants sur les réseaux sociaux sont devenus monnaie courante. « La mauvaise compagnie et la perte des valeurs chrétiennes poussent de nombreux jeunes à basculer dans le vice », a-t-il déploré. Cette banalisation des comportements immoraux est un signal d’alarme pour l’église et pour la société dans son ensemble. « Le mal est bien profond », a-t-il insisté, appelant à une prise de conscience collective.
Pour l’ancien vicaire de l’archidiocèse de Douala, il est impératif de préserver et de nourrir l’identité catholique de l’éducation, qui doit refléter non seulement la qualité académique, mais aussi un accompagnement spirituel et moral. « Les cours d’éducation à la vie et à l’amour, la catéchèse et l’éducation à l’intégrité sont des leviers essentiels de notre projet éducatif », a-t-il affirmé.
Le comité permanent des secrétaires à l’éducation catholique a également permis d’évaluer les initiatives mises en place pour contrer ces dérives. Les participants ont discuté de l’importance d’un cadre éducatif qui prépare les élèves à devenir des hommes et des femmes responsables, capables de porter des témoignages de charité dans un monde en constante mutation. « Nous devons œuvrer ensemble pour une formation qui intègre les valeurs chrétiennes et qui prépare nos jeunes à affronter les défis de la société moderne », a souligné L’abbé Aurélien Lehoun Mbea, le secrétaire national à l’éducation.
La rencontre a également été l’occasion de rappeler l’importance de la collaboration entre les parents, les éducateurs et l’église pour lutter contre ces dérives. « Il est essentiel que chacun prenne conscience de son rôle dans l’éducation des jeunes », a déclaré un participant, car, face à la dépravation des mœurs, il est impératif d’agir ensemble pour construire un avenir meilleur pour les jeunes du Cameroun.
Julien Efila