Développement économique africain: Addis-Abeba accueille une conférence clé sur la Zlecaf

La capitale éthiopienne accueille, du 12 au 18 mars 2025, la 57ᵉ session de la conférence des ministres africains des Finances, de la Planification et du Développement économique de la Commission économique pour l’Afrique afin d’évaluer l’état d’avancement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et de proposer des actions stratégiques pour accélérer sa mise en œuvre.

Placée sous le thème : « Faire progresser la mise en œuvre de l’accord portant création de la zone de libre-échange continentale africaine : proposition d’actions stratégiques porteuses de transformation », cette rencontre réunit les ministres africains en charge des finances, de la planification et du développement économique, ainsi que des gouverneurs de banques centrales. Cette conférence s’est ouverte ce mardi 12 mars 2025 avec une réunion préparatoire du comité d’experts, avant de laisser place au segment ministériel. Cependant, cette session s’articule autour de plusieurs segments clés. Notamment la réunion du Comité d’experts du 12 au 14 mars. Cette phase préparatoire vise à examiner en profondeur les questions techniques et statutaires liées à la mise en œuvre de la Zlecaf. Puis les manifestations parallèles (du 15 au 16 mars), où les sessions thématiques abordent des sujets tels que la numérisation, la technologie, la sécurité alimentaire et la transformation énergétique, offrant ainsi une plateforme d’échange sur les défis et opportunités actuels du continent.

Et enfin, un segment ministériel prévu du 17 au 18 mars qui donne place aux ministres et aux gouverneurs de banques centrales de discuter des politiques à adopter pour accélérer l’intégration économique africaine et maximiser les bénéfices de la Zlecaf. Il faut le dire : « Les discussions prévues durant cette session sont cruciales pour orienter les politiques économiques et commerciales du continent », selon l’économiste Jean-Marie Biada. En abordant des thématiques telles que la numérisation, la technologie, la sécurité alimentaire et la transformation énergétique, les participants chercheront à définir des stratégies intégrées pour une croissance inclusive et durable en Afrique. Les discussions devraient aboutir à des recommandations concrètes pour accélérer l’intégration économique et maximiser les retombées de la Zlecaf sur le développement durable en Afrique tout en contribuant à la réalisation des objectifs de l’agenda 2063 de l’Union africaine.

Organisée par la Commission économique pour l’Afrique (CEA), cette conférence s’inscrit dans un contexte où l’Afrique cherche à renforcer sa résilience face aux crises économiques mondiales et à tirer parti des opportunités qu’offrent l’économie numérique et la transition énergétique. En rappel, depuis son entrée en vigueur en 2019, la Zlecaf vise à créer un marché unique pour les biens et services à travers le continent, englobant les 55 États membres de l’Union africaine. Cette initiative est perçue comme un levier essentiel pour stimuler le commerce intra-africain, renforcer l’industrialisation et favoriser une croissance économique durable. Cependant, sa mise en œuvre effective rencontre des défis, notamment en matière d’harmonisation réglementaire, de développement des infrastructures et de facilitation des échanges. Cette conférence offre donc une occasion stratégique d’évaluer les progrès réalisés, d’identifier les obstacles persistants et de proposer des actions transformatrices pour y remédier.

À l’inverse, il existe des risques ou défis spécifiques pour l’économie camerounaise dans la mise en œuvre de la Zlecaf selon l’économiste Jean-Marie Biada. Notamment le défi des infrastructures, celui de la mise en œuvre du plan directeur d’industrialisation du Cameroun (PDI) et le défi de la transformation de la ressource humaine. « Afin de tirer le meilleur parti de la Zlecaf, le Cameroun doit mettre l’accent sur le développement de ses infrastructures, l’industrialisation qui tarde véritablement à prendre de l’envergure, or il y a plein de ressources minières non exploitées », affirme-t-il. Toutefois, les résultats concrets de cette rencontre, selon ce dernier, vont profiter principalement aux pays qui ont fait des réformes profondes en termes d’infrastructures. Cependant, la Zlecaf entrée en vigueur en 2021 connait plusieurs défis quant à sa mise en œuvre effective, notamment en matière d’harmonisation réglementaire, d’infrastructures et de facilitation des échanges. Les regards restent tournés vers Addis-Abeba, où les décisions prises cette semaine pourraient marquer un tournant décisif pour l’intégration économique africaine.

 Charles Totchum

 

 

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