Dégradation des routes à douala : Le calvaire des usagers du 4e arrondissement

Les habitants du quartier Bonabéri mettent parfois deux heures de temps pour parcourir à voiture, le tronçon Rond-point Bonassama-Rond-point Deido, long de 4 km de route.
Sur le pont du Wouri à Douala ce 22 juin 2023, les voitures cherchent désespérément à se frayer un chemin. Toutes stationnées dans les rangs, les moteurs pour la plupart, sont éteints et les chauffeurs hors des véhicules. Ce calvaire dure depuis une trentaine de minutes déjà. Il faut s’armer de patience et attendre le signal du policier en faction pour avancer. « La circulation est bloquée. L’heure est grave ! » S’exclame un conducteur de taxi. Une situation embarrassante pour Paulin, employé dans une banque de la place. Parti de son domicile à 7h du matin pour se rendre à son lieu de service au quartier Akwa, il se trouve coincé dans les bouchons depuis 2 heures de temps déjà. « Etre coincé dans les embouteillages ainsi, est vraiment contraignant. Il m’est même impossible de garer le véhicule et emprunter une moto pour me conduire au travail. Je suis obligé de rester bloquer sur place et attendre que ça circule », décrie-t-il.
Cet embouteillage à nul autre pareil sur le pont du Wouri, est selon lui, le corollaire de la dégradation de la chaussée au lieu-dit Rond-point Deido, précisément à la sortie de la station-service Total allant vers le feu rouge Bessengue. Cet axe mène sur le pont du Wouri. Ici, avec la forte pluie qui s’est abattue la veille, des « lacs » se sont créés sur voie publique, obligeant les usagers à ralentir leurs véhicules. « Devant la boulangerie Meno, il y’a une énorme crevasse dans lequel les véhicules, même de gros calibres foncent parfois. Conséquence, rien ne circule plus», déplore August Ekam, chauffeur taxi. Une détérioration de la chaussée qui, d’après les riverains, dure depuis bientôt deux ans. L’endroit est d’ailleurs devenu très accidentogène. « Pas un jour ne passe sans qu’un accident ne se produise ici», raconte une commerçante de friandises à proximité.
Le même scénario est visible au niveau de l’échangeur de Deido allant vers Bonanjo, un quartier huppé de la ville de Douala. La route qui mène au marché Sandaga réclame désespérément réfection. Les caniveaux sont pris d’assaut par les immondices, et renvoient toutes les eaux usées et celles des pluies sur la chaussée. « A tous les niveaux, nous sommes bloqués. Cette voie est pourtant très prisée par ceux qui quittent Bonaberi et souhaitent se rendre au centre-ville, dans les quartiers comme Akwa ou encore Bonanjo», décrie Ferdinand, conducteur de mototaxi. Face aux embouteillages interminables auxquelles sont confrontés les habitants du 4e arrondissement de la ville de Douala possédant un véhicule, d’autres ont opté pour l’achat de motos. L’engin leur permet de faufiler lorsque ça circule difficilement.
C’est le cas de Sabrina Kentio, employée de bureau. « Je n’ose plus sortir en semaine avec la voiture. Je préfère emprunter une moto pour me rendre au travail ». Les plus avisés choisissent partir de leur domicile de bonne heure (5h du matin) pour échapper aux bouchons. La conséquence directe de ces embouteillages est la surenchère des tarifs de transport. « J’ai payé 400 FCFA au lieu de 300 F dans un taxi de Bonaberi pour le Rond-point Deido», dénonce Solange, une habituée de ce tronçon routier.
Pour l’heure, rien ne présage la fin du calvaire sur cet axe. Pourtant, l’on se souvient qu’en décembre 2022, le maire de la ville de Douala, le Dr Roger Mbassa Ndine, a rassuré de ce que ces problèmes de dégradation de la chaussée seront réglés avec le lancement de la 2RC (association Rail Route Connect), prévu au premier semestre 2023. Rendu à moins de 10 jours de la fin du premier semestre 2023, aucun changement n’est visible sur le terrain. Les populations de Bonaberi qui continuent de subir le martyr, attendent impatiemment l’implémentation des mesures annoncées par l’édile de la ville.