Armée: Suspension des stages à l’étranger suite aux désertions

Le commandant de la légion de gendarmerie du Littoral, Jean Pierre Otoulou, a signé le 22 avril dernier, qui interdit pour l’heure des stages des gendarmes dans les pays étrangers du fait des fuites à répétions observées dans ses rangs.

Le phénomène gagne en ampleur. Il s’agit des désertions au sein de la gendarmerie. Dans un communiqué signé le 22 avril 2025, le commandant de la légion de gendarmerie du Littoral, Jean Pierre Otoulou, a demandé de suspendre les stages des gendarmes à l’étranger du fait de multiples désertions observées. Dans cette note, l’officier supérieur révèle des « constats de désertions à l’étranger à répétition » notamment lors des stages et missions en Europe et aux Etats-Unis. Cette suspension est valable jusqu’à nouvel ordre. Le commandant de légion explique que cette décision émane directement du haut commandement militaire.

Le phénomène des désertions au sein de la Grande muette commence à faire tache d’huile. Dans les réseaux sociaux de plus en plus de personnes se présentent comme des déserteurs suite aux mauvais traitements qu’ils auraient subi sous le drapeau. Certains révèlent des abus d’autorités, des détournements de primes et de ration ; des punitions arbitraires, des changements de grade au gré des humeurs des officiers supérieurs, etc. Bien évidemment, toutes ces accusations ne sont pas vérifiables. A la question de savoir si cela n’est pas de nature à créer une sorte de démobilisation au sein des forces de défense et même décourager les vocations, ces « déserteurs » répondent que nenni. Que c’est pour attirer l’attention de décideurs sur ce qui se passe. « Un soldat ne rêve même pas de porter Caporal avant sept ans. Est-ce que vous trouvez ça normal ? Un chef qui prend ta prime et te dit qu’il ne te donne pas parce que tu es puni. Est-ce que c’est normal ? », déclare l’un d’entre eux sur le réseau social Tiktok.

Toutefois, dans un message porté signé le 07 mars 2025 par le ministre de la Défense, Joseph Beti Assomo et intitulé : « Engagement illicite des personnels des FDS [Forces de défense et de sécurité] dans [le] conflit russo-ukrainien », le membre du gouvernement donne alors des instructions fermes pour stopper la saignée. Il indique que, suite [aux] informations concordantes et dignes de foi faisant état des départs clandestins de certains éléments de FDS, les responsables militaires sont invités à prendre en « urgence » toutes les dispositions appropriées en vue de contrôler et resserrer les effectifs dans les rangs.

En outre, ces responsables doivent interdire la sortie du territoire national tout personnel dépourvu d’une autorisation dûment signée par les soins du Mindef après avis de la chaîne hiérarchique et la division de la sécurité militaire (Semil). Enfin, il est instruit de prendre « immédiatement » des mesures appropriées à l’encontre des déserteurs conformément à la règlementation en vigueur et rendre compte du Mindef.

. Cette sortie du Mindef intervient au moment où le conflit à l’est de l’Europe, déclenchée en février 2022, est devenu lucratif pour les combattants étrangers, qui s’engagent dans les combats. D’après des experts militaires, la Russie proposerait au moins 10 000 euros (environ 6,5 millions de FCFA) de primes aux étrangers volontaires qui s’engagent dans ses rangs. Une prime élevée qui pousserait certains soldats de plusieurs pays dans à déserter leurs armées pour combattre.

Depuis le début du conflit en Ukraine, des dizaines de milliers de soldats et supplétifs russes ont perdu la vie sur le front. Face à une pénurie de personnel militaire et à l’enlisement du conflit, la Russie a lancé une « campagne de recrutement mondiale ». Parmi les recrues, on retrouve de nombreux Africains, dont de jeunes Camerounais. Appréhendés pour être entrés illégalement en Russie, ils auraient été contraints de rejoindre les rangs de l’armée pour éviter l’expulsion, indique le média panafricain.

Déployés sur le front ukrainien, ces soldats, souvent considérés comme de seconde zone », se retrouvent bien souvent dans l’impasse. Cette situation soulève des questions cruciales sur les droits humains, la vulnérabilité des migrants et la complexité des conflits internationaux. Les Camerounais enrôlés se trouvent pris au piège entre des intérêts politiques et leur propre survie.

Dans le cadre de ce conflit russo-ukrainien, le Cameroun applique la politique de non-ingérence.  Ce qui n’empêche pas les deux pays de coopérer au plan militaire. A preuve, e pays de Vladimir Poutine a signé une entente le 12 avril dernier avec le Cameroun de Paul Biya. La signature de l’accord a eu lieu à Moscou entre le ministre de la défense russe Sergueï Choïgou et son homologue camerounais Joseph Beti Assomo. Un document a d’ailleurs été publié sur la toile camerounaise provoquant une hystérie générale dans le pays. Beaucoup saluant l’initiative du gouvernement alors même que la Russie est vivement critiquée en occident pour son offensive en Ukraine.

Les 2 pays s’accordent ainsi à échanger des opinions et informations dans le secteur de la défense et de la sécurité internationale mais aussi de développer des relations dans les domaines de la formation conjointe et également de la lutte contre le terrorisme. Pour rappel, les occidentaux accusent la Russie de vouloir saper les efforts occidentaux en Afrique. Moscou quant à lui affirme que sa présence n’est que le fruit d’un accord entre états indépendants et salue son rapprochement avec les pays africains.

Maixent Fegue

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