Contrôles routiers: Révélateurs des failles sécuritaires

La saisie de 3 144 munitions dans un bus à Ngaoundéré soulève des interrogations sur l’efficacité des contrôles routiers, notamment, comment un tel arsenal a-t-il pu traverser plusieurs postes de contrôle sans être détecté.

La saisie par les services de douanes, de 3 144 munitions de guerre le 28 octobre dans un bus au poste de contrôle de Tchabal à l’entrée de la ville de Ngaoundéré, après avoir traversé, à en croire le journal « L’Œil du Sahel », paru en kiosque le 1er novembre 2024, six postes de contrôle douaniers ainsi que des contrôles de police et de gendarmerie, met en lumière des failles préoccupantes dans le système de sécurité routière du pays.

Comment un tel arsenal a-t-il pu passer inaperçu à travers ces multiples points de contrôle ? Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des dispositifs de sécurité en place. Les forces de l’ordre et de sécurité sont-elles suffisamment formées et équipées pour détecter des cargaisons suspectes ? Ou bien existe-t-il des complicités au sein de celles-ci, permettant à des individus malintentionnés de faire passer des munitions et bien d’autres cargaisons suspectes ou de marchandises de contrebande sans être inquiétés ? pour certains, le fait que le bus ait quitté Maroua, traversant Garoua, avant d’être intercepté à Ngaoundéré, indique une possible négligence ou une insuffisance dans les procédures de contrôle.

Si cette fois-ci les munitions ont été interceptées, rien ne garantit que d’autres cargaisons n’ont pas réussi à atteindre leur destination. Cela pose un véritable défi pour la sécurité nationale. Surtout dans un contexte où le pays est déjà confronté, non seulement aux attentats de la secte terroriste islamiste Boko Haram dans l’Extrême-Nord, aux exactions des séparatistes sécessionnistes de l’Etat virtuel d’Ambazonie, ou encore aux incursions des bandes armées centrafricaines dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua.

Les autorités doivent impérativement revoir et renforcer les protocoles de sécurité sur les routes. Une évaluation approfondie des pratiques actuelles s’impose pour éviter que de telles situations ne se reproduisent. La confiance du public dans les forces de sécurité dépendra de leur capacité à garantir la sécurité et à prévenir les infiltrations d’armements dans le pays. La saisie de Tchabal n’est pas alors seulement un incident isolé, mais un signal d’alarme sur les vulnérabilités du système de sécurité. Il est crucial que les autorités prennent des mesures concrètes pour remédier à ces failles et assurer la protection des citoyens face à des menaces potentielles.

Julien Efila

 

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