Cinq mesures phares pour agir dès maintenant

Le texte du sociologue Dr. Roméo Tchanga, propose un plan d’action en cinq points : doter les communes de budgets autonomes issus des taxes sur les activités polluantes ; Mettre sur pied des Agences Municipales de Salubrité, ouvertes à la société civile ; Lancer des appels à projets citoyens pour favoriser l’innovation locale ; Mettre en place une redevance incitative selon le volume de déchets produits ; Organiser un forum annuel d’échange avec des villes modèles africaines.

La lettre ouverte intervient à un moment clé : en prélude aux États généraux de la salubrité urbaine, le gouvernement a annoncé une phase de consultation, du 15 au 30 avril 2025, pour recueillir les propositions des citoyens et experts. L’initiative de Dr. Tchanga s’inscrit ainsi dans cette dynamique participative voulue par la Mindhu Célestine Ketcha Courtès, qui souhaite « une approche inclusive et durable ».

Gestion des déchets : La nécessité de créer un ministère de la Transition écologique au Cameroun

Dans une sortie publiée sur ses pages web, Didier Yimkoua, le prescripteur du Mouvement Écologie en Marche, indique que le Cameroun fait face à une crise de gestion des déchets qui devient de plus en plus complexe, notamment à travers des incohérences administratives et une lenteur dans la mise en œuvre des politiques environnementales. Dans ce contexte, pense-t-il, la création d’un ministère de la Transition écologique englobant plusieurs ministères existants est essentielle pour une gestion cohérente et efficace.

Ainsi, le ministère de l’Environnement, de la protection de la nature et du développement durable (Minepded), le ministère de l’Habitat et du développement urbain (Mindhu), le ministère de l’Eau et de l’Énergie (Minee), et d’autres entités comme le ministère de l’Industrie, des mines et du développement technologique (Minmidt), devraient fusionner sous une même bannière afin d’assurer une gestion intégrée de l’environnement et des déchets industriels. Cela permettrait non seulement de réduire les contradictions actuelles mais aussi d’améliorer l’efficacité de la politique publique dans ce secteur stratégique.

Il cite en exemple, le Mindhu qui, neuf ans après les premières assises sur la gestion des déchets sous le thème « vers une économie circulaire », projette d’organiser un événement similaire en mai 2025. « Une incohérence majeure, alors même que les objectifs initiaux de la Bourse Nationale des Déchets, lancée en 2016, n’ont toujours pas été atteints. Ce genre de cacophonie administrative témoigne d’une inertie caractéristique de l’action publique, freinée par des rivalités et des intérêts égoïstes ».

En outre, selon le Code général de la décentralisation, la gestion et le contrôle des déchets industriels relèvent de la compétence des Communautés Urbaines. Pourtant, malgré cette responsabilité, c’est toujours le Minepded qui continue de délivrer les permis environnementaux, les attestations de destruction, et d’autres documents relatifs à la gestion des déchets. Une situation paradoxale où la tutelle des Communautés Territoriales Décentralisées (CTD) demeure inactive.

A cet effet, il pense que l’influence des clans et des réseaux politiques, comme ceux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc), pourrait être un frein à la mise en place d’une gouvernance environnementale efficace. « Le manque de coordination entre les ministères et les autorités locales semble également être lié à une discipline de parti qui inhibe l’action des maires, même lorsque des solutions urgentes sont nécessaires ».

Aussi, les enjeux financiers sont considérables. En particulier, la gestion des déchets industriels représente une source de recettes énorme pour des villes comme Douala, qui abrite près de 47 % des établissements classés de première et deuxième catégorie, ainsi qu’un grand nombre d’établissements non classés. Pourtant, faute de volonté politique et de coordination, ces ressources restent inexploitées. D’après l’Expert environnemental, Didier Yimkoua, pour résoudre cette crise, une réforme en profondeur est indispensable. « Il ne s’agit pas seulement de créer un ministère de la transition écologique, mais aussi de doter les Communautés Urbaines de moyens humains et financiers suffisants pour effectuer un contrôle efficace de la gestion des déchets ».

H.T

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