Fichier solde de l’Etat: La part du lion revient aux militaires, gendarmes et enseignants

A cause principalement de ces trois corps budgétivores, le Cameroun se situe jusqu’ici au-dessus du ratio de soutenabilité de la masse salariale, qui est ressorti à 38,6% en 2024, en hausse de 1,6 point par rapport à l’année 2023.

Les données du ministère des Finances de l’année 2024 révèlent que les agents des forces de défense – militaires et gendarmes – ainsi que les enseignants du primaire et du secondaire ont capté, à eux seuls, 67,4% de la masse salariale de l’Etat.

La plus grosse enveloppe est revenue aux enseignants du secondaire. Ces derniers, apprend-on, ont perçu des salaires équivalents à 33,93% de la masse salariale globale de l’Etat au cours de l’année 2024. En raison d’un effectif représentant 26,34% des 390 170 agents de l’Etat et autres fonctionnaires employés par la Fonction publique.

Les militaires et gendarmes ont quant à eux perçu 18,6% de la masse salariale de l’Etat sur la même période, pour un effectif totalisant 19,32% des employés de la Fonction publique. Sur ce registre, les agents des forces de défense surclassent les enseignants du primaire. Ces derniers représentent 15,81% de l’effectif global, et ont encaissé 14,9% des salaires payés par l’administration publique camerounaise en 2024.

A cause principalement de ces trois corps budgétivores, le Cameroun se situe jusqu’ici au-dessus du ratio de soutenabilité de la masse salariale, qui est ressorti à 38,6% en 2024, en hausse de 1,6 point par rapport à l’année 2023.

Depuis plus de 15 ans au Cameroun, cet indicateur de performance, qui fait le rapport entre les dépenses des personnels de l’État et le volume des recettes fiscalo-douanières collectées au cours d’une année, se situe toujours au-dessus du seuil de tolérance de 35% admis dans les critères de surveillance multilatérale de la Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA).

« Dans un contexte de contrainte budgétaire, il s’avère important de renforcer les mesures telles qu’une limitation significative des recrutements et la poursuite des actions d’assainissement du fichier solde », souligne le ministère des Finances dans le Document de programmation économique et budgétaire à moyen terme 2026-2028.

ans son Document de programmation économique à moyen terme 2025-2027, le ministère des Finances révèle qu’entre janvier et mars 2024, la masse salariale de l’État camerounais a atteint 332,6 milliards de FCFA, marquant une hausse de 33,7 milliards de FCFA en glissement annuel. Cette augmentation est attribuée à plusieurs facteurs : « l’accélération de l’apurement des rappels, qui sont passées à 42,4 milliards en 2024 après 32,2 milliards en 2023 ; l’ajustement des salaires de 5% en février 2024 ; ainsi que la revalorisation de l’allocation familiale mensuelle, de 2800 à 4 500 FCFA par enfant », précise le document.

La croissance continue de la masse salariale de l’État, due en grande partie aux recrutements massifs dans la Fonction publique, inquiète de plus en plus les autorités camerounaises, soucieuses de préserver un équilibre budgétaire. Ainsi, depuis 2021, le gouvernement a entrepris de rationaliser ces recrutements. Par exemple, les diplômés des Écoles normales supérieures (ENS) ne bénéficient plus d’un recrutement automatique.

Grâce à ces mesures, combinées aux diverses opérations d’assainissement du fichier vendu, le Cameroun espère, pour la première fois en 16 ans, respecter le ratio de soutenabilité de la masse salariale des agents publics d’ici à 2025, selon les prévisions officielles. Ce ratio, fixé à 35 % au sein de la zone Cemac (Cameroun, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad et RCA), mesure le rapport entre les dépenses salariales de l’État et le volume des recettes fiscalo-douanières annuelles.

Source : IC

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