Yaoundé: Le préfet du Mfoundi interdit le port d’armes blanches

Cette décision prise le 24 janvier dernier, visant à lutter contre la criminalité et à renforcer la sécurité dans ce département de la région du Centre, suscite des interrogations sur son application concrète et ses exceptions.
Le préfet du département du Mfoundi, Emmanuel Mariel Djikdent, a pris une mesure forte le 24 janvier dernier pour renforcer la sécurité dans la région du Centre. Par le biais d’un communiqué officiel, il a annoncé l’interdiction du port et de la détention de tout type d’armes blanches dans des milieux inappropriés. Cette interdiction concerne notamment les poignards, machettes, lames, ciseaux, rasoirs et autres objets tranchants ou pointus.
Cependant, l’arrêté ne précise pas clairement ce que recouvrent les « milieux inappropriés ». Par déduction, l’interdiction s’appliquerait à l’ensemble des espaces publics du Mfoundi, y compris les marchés, rues et autres lieux de rassemblement. Les forces de l’ordre ont été chargées de procéder à des contrôles réguliers pour assurer le respect de cette mesure.
Selon ledit arrêté, les contrevenants s’exposent à des sanctions, avec des arrestations suivies d’une comparution devant le Procureur de la République, conformément à la loi du 12 juillet 2016. Cette décision s’inscrit dans une volonté de lutter contre la criminalité et le grand banditisme qui touche la région du Centre.
Pour de nombreux habitants, cette interdiction est perçue comme une étape nécessaire pour améliorer la sécurité. Toutefois, des préoccupations demeurent concernant les modalités de mise en œuvre et les possibles exceptions, en particulier pour les professionnels qui utilisent des outils tranchants dans le cadre de leur travail, comme les bouchers ou les artisans.
Cette initiative du préfet intervient dans un contexte plus large de lutte contre la violence urbaine. À Douala, le sous-préfet de Douala 2ᵉ, Stéphane Nke Ndjana, a pris des mesures similaires en novembre 2024 en interdisant la vente, la fabrication et le port de poignards dans son arrondissement, à l’exception des bouchers. Cependant, malgré cette interdiction, la vente d’armes blanches continue dans les marchés, sans que des actions notables n’aient été prises.
L’interdiction des armes blanches s’inscrit dans un contexte de sécurité de plus en plus tendu à l’approche des élections présidentielles d’octobre 2025. En 2018, déjà, un arrêté ministériel avait interdit la vente d’armes de chasse dans plusieurs régions du pays, un précédent qui souligne l’ampleur des efforts pour maintenir l’ordre public, surtout en période électorale.
Il reste désormais à voir comment cette nouvelle décision du préfet du Mfoundi sera mise en pratique sur le terrain et quels impacts réels elle aura sur la sécurité publique.
H.T.