UPC: Bapooh Lipot remet en question la candidature de Bahebeck

La désignation du médecin, spécialiste en chirurgie orthopédique comme candidat à la présidentielle d’octobre 2025 par un groupe de l’UPC le 15 janvier à Bafoussam a provoqué la réprobation du SG qui souligne que le candidat soutenu par le parti est celui de l’alliance avec le RDPC, compromettant ainsi la cohésion du parti à quelques mois des élections.
Alors que l’opinion nationale n’avait fini de digérer la désignation, le 15 janvier 2025, par le Comité directeur de l’Union des Populations Camerounaises (UPC) inclusive du Pr Jean Bahebeck, à la présidentielle d’octobre 2025, voilà que Robert Bapooh Lipot, qui se présente comme le secrétaire général de cette formation politique, dans un communiqué va monter au créneau pour vivement contester cette décision.
Dénonçant ce qu’il va qualifier de manipulation orchestrée par un « groupe de malfrats intellectuels et d’agitateurs invétérés, adeptes du banditisme politique », le SG du parti de Ruben Um Nyobe, dans un communiqué en date du 15 janvier, affirme n’avoir ni participé à la réunion de Bafoussam, ni avoir adoubé la candidature du médecin spécialiste de la chirurgie orthopédique, également membre de cette formation politique et qui se présente comme fondamentaliste. Il insiste sur le fait que le candidat de l’UPC est celui de l’alliance UPC/RDPC.
Déjà affaibli par des divisions internes, ce nouvel imbroglio autour de la présentation du candidat du parti à la prochaine présidentielle vient alors remettre en lumière les tensions croissantes au sein de ce parti nationaliste. Les factions antagonistes au sein de l’UPC ne sont pas nouvelles. Depuis le retour du multipartisme en 1991, le parti a connu une fragmentation qui a entravé sa capacité à présenter une candidature unie. Les luttes de pouvoir entre différentes factions, chacune avec ses propres idéologies et ambitions, ont souvent conduit à des conflits internes.
Pour certains observateurs du landerneau politique, les tensions au sein de l’UPC ne sont pas seulement une question de leadership, mais aussi de vision politique. Alors que certains membres du parti aspirent à un rapprochement avec le pouvoir en place, d’autres plaident pour un retour aux racines fondamentalistes du parti. Cette dichotomie pourrait s’avérer fatale à l’UPC, qui risque de se présenter une fois de plus aux élections divisée et sans véritable stratégie. Pourtant, les scrutins de cette année, présentent des enjeux incommensurables et chaque formation politique est appelée à jouer sa partition. L’avenir du pays en dépend.
À l’approche de la présidentielle, l’UPC doit alors faire face à un défi majeur : comment surmonter ses divisions internes pour présenter un candidat fort et unifié ? La réponse à cette question déterminera non seulement l’avenir du parti, mais aussi son rôle dans le paysage politique camerounais. Si les factions continuent à se battre, l’UPC pourrait bien se retrouver en dehors du jeu politique, laissant le champ libre à d’autres formations.
Julien Efila