Riz Big Joe: Les explications peu convaincantes d’Avanti

 Lors d’une conférence de presse tenue le 31 janvier à Yaoundé, cette entreprise a tenté de défendre son riz 100 % brisure vendu à 15 000 F CFA, mais les responsables n’ont pas réussi à convaincre une presse sceptique, exacerbée par des réponses évasives.

Peu convaincant. C’est la note que l’on peut donner à la conférence de presse organisée le 31 janvier dernier à Yaoundé, par la société Avanti accusée de vendre une marque de riz impropre à la consommation. Ce riz 100 % brisure de 50 kg de marque « Big Joe » vendu au prix défiant toute concurrence de 15 000 F CFA a attiré des foules dans le cadre des ventes publiques organisées par le ministère du Commerce à Yaoundé, Douala, Soa, etc. La conférence de presse censée rassurer les consommateurs et les journalistes, s’est rapidement transformée en un véritable fiasco, révélant des incohérences et des zones d’ombre qui soulèvent de sérieuses interrogations sur la qualité de ce riz, déjà controversée sur les réseaux sociaux.

En effet, face à des accusations graves relayées dans une vidéo virale sur la place internet, mettant en lumière des allégations selon lesquelles ce riz serait impropre à la consommation humaine, les responsables d’Avanti, dont le directeur général adjoint (DGA), ont tenté de rassurer la presse au cours de cette conférence de presse en effectuant une démonstration peu convaincante au cours de laquelle il va ingurgiter quelques grains de riz cru. Cette tentative de prouver la qualité du produit a été accueillie avec scepticisme, et pour cause : avaler quelques grains ne suffit pas à attester de la salubrité d’un produit alimentaire.

En outre, les journalistes présents ont rapidement fait preuve d’une impatience croissante face aux réponses évasives des responsables de cette entreprise. À chaque question posée, notamment sur la raison d’un prix aussi bas alors que le coût du riz de même gamme oscille entre 22 000 et 27 000 F CFA sur le marché, les représentants de la société ont esquivé les interrogations. L’un d’eux, peu convaincant, a préféré couper court en indiquant que c’est en réponse à une doléance du ministère du Commerce à la veille des fêtes de fin d’année qu’ils ont revu le prix de ce produit à la baisse, soulevant davantage le doute quant à la qualité de ce riz, de son origine et des intentions derrière cette « vente promotionnelle ».

Cette situation soulève également des questions sur le rôle du ministère du Commerce, dirigé par un membre du RDPC, le parti au pouvoir. À l’approche des élections, il est légitime de s’interroger sur les liens entre la société Avanti et le gouvernement. Est-ce une manœuvre politique pour engranger un capital sympathie des populations en majorité très pauvre à l’approche de la présidentielle d’octobre 2025 ? Les consommateurs ont le droit de savoir si cette initiative est réellement motivée par un souci d’accessibilité de cette denrée alimentaire ou si elle cache des intérêts plus obscurs.

Face à cet échec à défendre leur produit, il est impératif que les autorités compétentes prennent cette affaire au sérieux. La sécurité alimentaire est un enjeu crucial pour la santé publique, et il est inacceptable qu’une entreprise puisse commercialiser un produit dont la qualité est mise en doute sans que des mesures soient prises pour protéger les consommateurs. Les responsables d’Avanti doivent faire preuve de transparence et fournir des preuves tangibles de la qualité de leur riz, au lieu de se retrancher derrière des discours vagues et des démonstrations peu convaincantes.

Julien Efila

 

 

 

 

 

 

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