Prélèvements et greffes d’organes: Vers une régulation plus stricte

Dans un contexte de croissance des opérations de greffe, un projet de loi visant à encadrer légalement le don, le prélèvement et la greffe de matériel biologique humain a été déposé à l’Assemblée nationale le 25 juin dernier à l’occasion de la session parlementaire de juin en cours.
Le Cameroun est résolument décidé à sortir d’une pratique non encadrée en matière de prélèvement et de greffe d’organes, un domaine jusqu’ici marqué par l’absence de réglementation claire. À cet effet, un projet de loi a été déposé à l’Assemblée nationale pour examen par la Commission des affaires culturelles, sociales et familiales le 25 juin dernier. Il sera défendu par le ministre de la Santé publique, Malachie Manaouda.
L’avènement de cette loi, si elle est adoptée, permettrait non seulement de combler le vide juridique existant en la matière, mais aussi d’ouvrir un horizon plus prometteur pour les personnes concernées par la greffe de matériel biologique humain au Cameroun. Elle vise à établir des règles précises concernant le don, le prélèvement et la greffe de matériel biologique humain.
Le consentement éclairé étant un aspect fondamental pris en compte dans ce projet, il entend en outre protéger les droits des donneurs et des receveurs, en s’assurant que toutes les parties impliquées comprennent pleinement les implications de leur décision. De plus, le projet prévoit des sanctions pour les infractions, renforçant ainsi la responsabilité des acteurs du secteur de la santé.
Élaboré de manière inclusive, à en croire le gouvernement, ce projet de loi, dans les détails, comprend cinquante-cinq articles répartis en neuf chapitres, abordant des thèmes cruciaux tels que les principes généraux, le consentement des donneurs et des receveurs, les modalités de prélèvement et de greffe, ainsi que la création d’un organe national chargé des questions d’éthique.
Rappelons que ce projet de loi du gouvernement soumis à la représentation nationale intervient dans un contexte où des chiffres montrent qu’au Cameroun les opérations de prélèvement et de greffe d’organes sont en plein essor, et davantage chez les malades souffrant d’insuffisance rénale. On estime à environ 2,5 millions le nombre de personnes placées sous hémodialyse, dont 700 000 pour les seules villes de Yaoundé et Douala.
Par ailleurs, à date, et à titre d’illustration, les opérations de prélèvement et de greffe de reins sont pratiquées à l’hôpital général de Yaoundé, soit quatorze (14) cas déjà enregistrés depuis le tout premier essai réalisé avec succès en 2021.
La greffe d’organes représente alors une alternative viable pour les patients souffrant de défaillances terminales, notamment en cas d’insuffisance rénale. En effet, cette pratique permet non seulement de traiter efficacement les maladies, mais elle est également plus économique à long terme, tant pour les patients que pour l’État. En remplaçant un organe défaillant par un greffon sain, les patients peuvent retrouver une qualité de vie significativement améliorée, tout en réduisant les coûts liés aux traitements prolongés.
Il y a lieu d’indiquer que le prélèvement et la greffe d’organes et de tissus sont des actes médicaux au cours desquels un organe ou un tissu, encore appelé « greffon », est prélevé sur le corps d’une personne saine appelée donneur pour être placé dans le corps d’une personne malade appelée receveur, afin de remplacer un organe ou un tissu endommagé ou manquant chez ce dernier.
Julien Efila