Extrême-Nord  : Comment le SG-PR a été « séquestré »

En visite de travail dans le Mayo Danay et le Logone et Chari affectés par des catastrophes naturelles, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire Général de la Présidence de la République a dû prolonger son séjour le 15 février, à cause des élites qui ont exigé des audiences afin d’exposer les problèmes que connaissent le septentrion.

Dans une vidéo devenue virale le 15 février, l’on voit l’hélicoptère du secrétaire général de la présidence de la République en visite dans l’Extrême-Nord, Ferdinand Ngoh Ngoh, bloqué par la population. Des maires échangeant violemment avec Ferdinand Ngoh Ngoh. On peut entendre entre autres : « il doit nous recevoir tous», « vous avez des armes non? Tirez sur nous» ; « nos frères sont en train de mourir en brousse et… il est qui ? Il est qui ? Il est envoyé par le chef de l’Etat ; il va aller mentir» ; « dans ce cas nous démissionnons tous du parti»,… Arborant leurs écharpes tricolores, les élus bloquent l’hélicoptère de l’envoyé spécial de Paul Biya. Le gouverneur tente en vain de calmer les mécontents. En face, on ne fait l’économie d’aucun mot pour dire son ressenti. En visite de travail dans le Mayo Danay et le Logone et Chari affectés par des catastrophes naturelles, Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire Général de la Présidence de la République a dû prolonger, le 15 février, à cause des élites qui ont exigé des audiences afin d’exposer tous les problèmes que connaissent le septentrion.

Ferdinand Ngoh Ngoh est allé dans la région de l’Extrême-Nord prendre le pool de la situation après les inondations. Dans ce département dont on a peu parlé dans le cadre des inondations de juillet dernier, l’envoyé spécial du président de la République n’a pas reçu tous les maires, selon certaines informations, mais quelques-uns seulement, à la résidence du préfet. Ce qui a irrité les autres maires. Le blog sesucam360blog.wordpress.com écrit que « on a présenté à la télé le département du Mayo-Danay comme étant le département le plus touché, pourtant c’est faux. Les localités comme Darak et autres sont dans le département du Logone et Chari, mais on n’en parle pas, pourtant ces zones ont été plus touchées que Yagoua», rapporte une source locale.

Avant de passer la nuit à Kousseri au premier jour de sa visite dans la région de l’Extrême-nord du Cameroun où il a trouvé le ministre de l’administration territoriale Paul Atanga Nji, le ministre d’État, secrétaire général de la Présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh a visité le site de réinstallation des victimes des inondations ainsi que le Logone dont le débordement est à l’origine des inondations. Pour la journée de dimanche, à Kousseri, le Secrétaire général de la Présidence de la République a aussi visité un autre site sinistré sur les berges du fleuve Logone au quartier Gore. Au cours de cette visite, à l’étape de Maga, Ferdinand Ngoh Ngoh a pu évaluer l’état de la digue. Aussi à Kousseri dans la division Logone et Chari, le Ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République a été à l’écoute des habitants qui se plaignent de l’état des routes reliant la division au reste de la région.

Il faut noter que le ministre d’État, Secrétaire général de la Présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh a visité les zones affectées par les inondations dans la journée. Aussi, le SGPR dans la soirée, pendant de longues heures, les forces vives des 10 arrondissements du département du Logone et Chari. La visite a aussi servi de prétexte pour des audiences distinctes avec les autorités administratives et traditionnelles ainsi que les responsables de la sécurité.

Contre-version

Mais, selon le journaliste Joseph Itote, le SG-PR n’a pas été séquestré. « La vraie version, écrit-il, c’est que le Ministre d’État SGPR est arrivé à l’Extrême-Nord pour une visite de travail de moins de 24h. Il est allé évaluer la situation socioéconomique, humanitaire et urbaine des localités de Yagoua, Maga et Kousseri. Ces villes continuent de subir les contrecoups des catastrophes naturelles et faut trouver des solutions durables. C’est dans cette perspective qu’il s’est rendu en hélicoptère à Yagoua, Maga et Kousseri. Les deux premières étapes se sont bien déroulées. Mais celle de Kousseri a été expéditive c’est-à-dire sans audiences. En hélicoptère après une certaine heure, il est impossible de se déplacer (il est dangereux de voler en hélicoptère la nuit! L’hélicoptère ne vole pas la nuit!). Il fallait donc faire vite en brûlant plusieurs étapes. Voilà ce qui a courroucé l’élite de Kousseri qui a dit non nous avons des messages à envoyer au chef de l’État Paul Biya, en sa qualité d’émissaire il doit nous accorder une oreille attentive.

Face à sa détermination à partir cette élite a envahi l’héliport. Et il n’est plus parti. Il a donc accordé les audiences sollicitées à tout le monde. Il n’y avait aucun mépris vis-à-vis de nos compatriotes du grand nord mais un souci de la sécurité physique du Ministre d’État SGPR qui ne pouvait pas prendre l’hélicoptère dans la nuit! Voilà les faits. »

La tension monte de plus en plus dans cette partie du pays. La semaine dernière, c’est le gouverneur de la région qui a été pris à partie par des populations de Kourbi dans l’arrondissement de Guidiguis. Midjiyawa Bakari est allé calmer les populations qui avaient barré la voie publique pour protester contre la création du parc de Ma Mbed Mbed. Le numéro un de la région n’a pas pu se faire entendre par une foule déchaînée et armée de gourdins, machettes et flèches. Coincé dans une haie d’épines et de branchages, le gouverneur, le préfet du Mayo-Kani et tout l’état-major régional et départemental, n’ont eu la vie sauve que grâce à l’intervention du Bataillon d’intervention rapide (BIR).

À Yagoua, l’émissaire du Président Paul Biya a vécu les difficultés des populations. Il a prescrit la reconstruction définitive du camp en prévision des prochaines saisons de grandes pluviométries. A ses côtés, le ministre d’État avait le ministre de l’administration territoriale, Paul Atanga Nji, en visite un peu plus tôt et le ministre de la jeunesse et de l’éducation civique, Mounouna Foutsou, élite du Mayo Danay.

Oumarou Mey

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