Aménagement urbain: La zone « Magzi » de Mvan et Nsam en vente

Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé, le 12 février dernier, un décret fixant les prix applicables aux opérations de cession, à titre onéreux, des terrains de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi).
Selon un décret signé le 12 février par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, quatre zones de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles (Magzi), sont mis en vente dans la périphérie de Yaoundé, à Nsam et Mvan. Les prix du M2 vont de 50 000 à 75 000 FCFA. Ces prix sont fonction des critères d’urbanisation, d’accessibilité et de proximité par rapport aux services sociaux de base. La superficie des quatre zones mises en vente n’est pas révélée mais le décret du Premier ministre indique que « les ocupants des terrains à usage industriel, détenteurs d’actes de location délivrés par la Magzi, peuvent négocier le maintien desdits actes d’accord parties.
En même temps, les locataires actuels des espaces dans cette zone industrielle rattrapée par le centre urbain de la ville de Yaoundé sont invités à renégocier les contours liés à leur installation sur le site. Le gouvernement se voit contraint ainsi d’engager le transfèrement des activités industrielles en dehors du centre urbain de Yaoundé du fait des nuisances multiples, généralement sources des mouvements d’humeur entre la Magzi et les populations riveraines.
Mais il faut indiquer que, cette vente des terrains dans la zone dite « Magzi » pourrait rencontrer des heurts. Car, depuis des années, les occupants déjà installés sont en conflits avec la Magzi. En mai 2022, la crise de l’occupation de la zone industrielle de Yaoundé Sud (une banlieue de la capitale camerounaise) de la Mission d’aménagement et de gestion des zones industrielles s’est enlisée. En effet, après des menaces de déguerpissements, puis l’opérationnalisation d’une commission en charge du règlement du conflit qui oppose les parties en septembre 2021, le directeur général de la Magzi, Christol Georges Manon, a indiqué que des occupants de la zone querellée s’opposent désormais à leur identification. Pourtant, c’est une opération censée mener à un règlement « équitable et définitif » au litige foncier.
« Il nous est revenu […] que certains de ces occupants refusent de se faire identifier par la commission. Le directeur général porte à la connaissance des intéressés que par cette attitude, ils s’excluent eux-mêmes du bénéfice des mesures qui seront prises dans le cadre du règlement de ce litige en même temps qu’ils s’exposent à un déguerpissement forcé le moment venu », affirme le DG. Il a exhorté les récalcitrants à saisir cette « dernière opportunité » qui leur est offerte pour se donner une chance de régulariser leur situation. Mais de leur côté, certains occupants de la zone arguent qu’ils refusent l’identification parce qu’ils détiennent des titres fonciers d’autant plus que la superficie de la zone industrielle de Mvan a été modifiée par le conservateur foncier. Ce qui fait dire au DG de la Magzi que « Les autorités administratives habilitées par la loi à libérer les terrains illégalement occupés n’ont pas toujours apporté à la Magzi le concours attendu ».
La Magzi cherche à récupérer 316 hectares de Yaoundé Sud mis à sa disposition par l’État depuis décembre 1985. Cette année-là, le gouvernement intègre dans son domaine foncier des terrains pris aux familles autochtones et les indemnise. Seulement, après avoir été indemnisées, du fait que la Magzi n’a pas pris possession de ses terres, des familles n’ont pas libéré les lieux. En plus, certaines ont revendu des parcelles à d’autres particuliers.
Maixent Fegue